Qui dira les délices des toilettes sèches
Petit coin odorant tout au fond du jardin
Non loin de l’appentis des pelles et des bêches
Refuge désiré de tous les popotins
Une planche trouée au diamètre précis
De la paille, au fond, ou bien de la sciure
Et confort essentiel quand on est bien assis
Le rouleau de PQ à hauteur de figure !
Ou du papier journal découpé en carrés
Lecture bienvenue pour prendre patience
Qui au moment venu soigneusement froissé
Rejoint l’offrande faite à la fosse d’aisance
Souvenir des odeurs subtilement mêlées,
Vieux étrons desséchés et tontes de gazon
L‘âcre urine servie sur lit de foin coupé
Et l’horrible crézyl pour la désinfection
Sur les tuiles moussues courait le rosier rouge
Entre les murs à jour le lierre regardait
Et la Ruine de Rome sur le plancher qui bouge
Et même l’ancolie toute juste entre nos pieds
Le porte était branlante et le verrou rouillé
Obstacle à prendre en compte au moment des urgences,
La cabane sans porte était ma préférée
Ne rentraient que les arbres et le ciel des vacances
Qui osera chanter les toilettes d’antan
En ces lieux inspirés naquirent les grands hommes
C’est là n’en doutons pas que méthodiquement
Descartes y déféca « cagito ergo sum »
Pascal parions le, y pensa ses « Pensées »
Mesura la Pression à hauteur de tinette
Pour porter au jardin le fumier entassé
Le savant inspiré inventa la brouette
Bien d’autres après lui moulèrent leurs talents
En ces lieux méprisés. Qui en est convaincu ?
Gens de plumes et de vers admettent rarement
Que bien souvent ils poètent au dessus de leur cul
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