Il était sans conteste le seigneur du jardin. Nimbé des rayons dorés du soleil qui peinaient à percer son épais feuillage, il trônait fièrement au milieu de sa cour. Cognassier du Japon, cerisier, buis et figuier semblaient lui vouer allégeance. Il vivait près d’une maison en pierre que ses habitants avaient choisie non pas à cause de sa présence à lui, mais il se doutait avec orgueil qu’il avait beaucoup pesé dans la balance. Il imaginait que ses longs bras majestueux les ombrageraient du soleil, l’été venu, que le chat grimperait sur ses épaules pour taquiner les tourterelles qui avaient élu domicile dans sa couronne de feuilles. Et puis, il y aurait des enfants. Le moment venu, il les laisseraient suspendre une balançoire à l’un de ses bras. Et quand viendrait l’hiver, il leur ferait la surprise de garder son feuillage, offrant généreusement le gîte et le couvert aux plus petits oiseaux.
Il n’avait pas la noblesse du chêne ou l’élégance de l’érable, mais il était le centre de ce petit monde, observateur tranquille du temps qui s’écoule.
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