Il était en bas de la cour. Les pieds comme plantés dans les graviers. Il regardait vers lui. Lui c’était le marronnier. Imposant. Majestueux. Planté dans la cour de l’école qui jouxtait son terrain.
Tu y restais des heures quand tu étais petite. Tous ces étés chez lui, le Pépé. Les longues heures de l’après-midi s’écoulaient. L’ennui. Tu escaladais le mur de l’école vidée de ses cris d’élèves. Tu sautais dans l’arbre et, assise en son creux, tu lisais. Alice. Bibliothèque verte. Les poches pleines de bonbons de la réserve secrète qu’il remplissait pour toi en cachette.
Quand tu te décidais à redescendre, il était déjà l’heure de souper et de regarder un western. John Wayne. Gary Cooper.
Aujourd’hui, tu ne venais plus beaucoup le voir. La vie. Le temps qui passe trop vite. À peine un appel pour son anniversaire et le nouvel an. Une carte postale de tes itinérances. Tu avais toujours aimé écrire.
Il a soupiré. Ses épaules se sont affaissées, un peu plus. Demain, le marronnier serait coupé. Il dérangeait. Une larme coula le long de sa joue. Il l’essuya du revers de la manche et tourna les talons. Il alla s’asseoir sous sa véranda. Au bout de la longue table en bois. Il appuya sur son radio-k7. Fréderic François emplit la pièce… « mon cœur te dit je t’aime ».
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