mardi 24 mars 2020

L’Amandier



L’Amandier


Volée d’enfants vers l’Amandier
À qui atteindra le plus vite 
Le compagnon des jeudis


Grimpereaux de huit ans, cuisses nues sur l’écorce rude, 
Chacun sa grosse branche. « Le premier en haut ! »


Rires aigus d’enfants-pinsons dans les ramures
Picorant les chingoms de sève,  
La saveur âcre des bourgeons 


Tourterelles perchées, toujours plus haut, à qui verra le plus loin


Et pour toucher le ciel  la mésange bleue


Le Bleu ourlant les fleurs de nacre enivrées d’abeilles
Les pétales si doux
Qu’on regarde d’en bas, pour ne rien abimer
Et ce parfum sucré qui met les larmes aux yeux


Pies voleuses d’avril dans les feuilles nouvelles 
pour les fruits duveteux qui fondent dans le bec
Rossignols de mai s’égosillant à assourdir la plaine 
« Quand vas tu te décider à me passer la bague au doigt ? »


L’été,  parfois des Passereaux un peu lourds, osent raconter d’autres royaumes 
et repartent avec les hirondelles


Un hiver  l’Amandier a fleuri  de pétales de neige 
Pour ses enfants- oiseaux qui regardaient de loin


Ils ne raconteront pas la lente mort de leur arbre. 
Et l’envol des oiseaux d’antan
Avec les tout -petits ils sèment ses amandes
Pour qu’ils deviennent oiseaux 
Un arbre dans le coeur

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire