L’Amandier
Volée d’enfants vers l’Amandier
À qui atteindra le plus vite
Le compagnon des jeudis
Grimpereaux de huit ans, cuisses nues sur l’écorce rude,
Chacun sa grosse branche. « Le premier en haut ! »
Rires aigus d’enfants-pinsons dans les ramures
Picorant les chingoms de sève,
La saveur âcre des bourgeons
Tourterelles perchées, toujours plus haut, à qui verra le plus loin
Et pour toucher le ciel la mésange bleue
Le Bleu ourlant les fleurs de nacre enivrées d’abeilles
Les pétales si doux
Qu’on regarde d’en bas, pour ne rien abimer
Et ce parfum sucré qui met les larmes aux yeux
Pies voleuses d’avril dans les feuilles nouvelles
pour les fruits duveteux qui fondent dans le bec
Rossignols de mai s’égosillant à assourdir la plaine
« Quand vas tu te décider à me passer la bague au doigt ? »
L’été, parfois des Passereaux un peu lourds, osent raconter d’autres royaumes
et repartent avec les hirondelles
Un hiver l’Amandier a fleuri de pétales de neige
Pour ses enfants- oiseaux qui regardaient de loin
Ils ne raconteront pas la lente mort de leur arbre.
Et l’envol des oiseaux d’antan
Avec les tout -petits ils sèment ses amandes
Pour qu’ils deviennent oiseaux
Un arbre dans le coeur
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