7 ème jour :
Notre arrivée tragique et la surprise d’être encore de ce monde firent que nous n’eûmes pas, avant ce jour, de temps ni d’énergie pour ordonner les choses concernant nos intimes obligations.
Bien que non loin de notre caverne, nous avançons péniblement dans une haute végétation touffue. Un buisson épineux nous blesse, une plante aux énormes feuilles gluantes nous barre le passage, nous trébuchons sur les pierres recouvertes de mousses abondantes.
Enfin, à quelques pas s’ouvre une clairière. Avec quelques coups de machette bien dirigés, nous coupons des tiges de bambous et des morceaux d’une liane qui se balance au-dessus de notre tête. Nous érigeons trois cloisons assez solides sur les trois côtés du trou carré que nous avons creusé dans la tourbe. Nous posons deux pierres de chaque côté de la cavité afin de maintenir la stabilité de notre future posture.
Nous confectionnons de la même manière rudimentaire un toit que nous recouvrons d’amples fougères maintenues par un entrelacs de tiges souples. Cette première architecture nous satisfait et pour terminer l’ouvrage, nous cueillons une grande orchidée et la plaçons de façon qu’elle absorbe, par son délicieux parfum, nos humeurs quotidiennes.
Nous sommes assis sur ce promontoire, la vue non troublée par quelques obstacles s’étend vers la forêt. Une source s’écoule à un pas, le chant de milliers d’oiseaux nous rend presque gai.Plus tard, un perroquet vient nous narguer en se posant sur le faîte du toit.
Nous savourons ce moment de paix et de communion avec la nature et nous nous ressentons à nouveau humain. Cette modeste cabane nous rend heureux malgré l’abîme de solitude future que nous percevons.
Quelque humain viendra-t-il un jour espionner notre entreprise ?
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